Présente naturellement dans les noyaux d’abricots, les amandes amères et certaines graines, l’amygdaline, également connue sous le nom de laétrile ou « vitamine B17« , suscite depuis des décennies un vif débat dans le monde de la santé alternative.
Sommaire de l’article :

Entre promesses thérapeutiques et controverses scientifiques, cette substance cristalline mérite une approche éclairée et nuancée. Découvrons ensemble ce qu’il faut savoir sur cette molécule fascinante, ses propriétés, ses usages traditionnels et les précautions indispensables à connaître.
Une molécule naturelle aux origines anciennes
L’amygdaline appartient à la famille des glucosides cyanogènes, des composés naturels que l’on retrouve dans plus de 2 000 espèces végétales. Cette substance a été isolée pour la première fois en 1830 par les chimistes français Pierre-Jean Robiquet et Antoine Boutron-Charlard à partir d’amandes amères. Son nom dérive d’ailleurs du grec « amygdalos » qui signifie amande.
Dans la nature, l’amygdaline joue un rôle de défense pour la plante. Lorsque les tissus végétaux sont endommagés, cette molécule se décompose et libère du cyanure d’hydrogène, une substance toxique qui décourage les prédateurs. Cette caractéristique explique en partie pourquoi certaines graines ont une saveur amère caractéristique.
Le terme « laétrile » quant à lui, correspond à une forme semi-synthétique de l’amygdaline, développée dans les années 1950. C’est cette version qui a été principalement étudiée et commercialisée, notamment aux États-Unis, avant d’être interdite par la FDA en raison de préoccupations de sécurité.
Les sources naturelles d’amygdaline dans notre alimentation
Les noyaux de fruits à noyau
Les noyaux d’abricots constituent la source la plus riche en amygdaline, avec des concentrations pouvant atteindre 5% du poids sec. Les noyaux de pêches, prunes, cerises et mangues en contiennent également, mais en quantités moindres. Ces noyaux ont été traditionnellement consommés dans certaines cultures, notamment en Asie centrale et au Moyen-Orient.
Les amandes amères et autres graines
Les amandes amères sauvages contiennent naturellement de l’amygdaline, contrairement aux amandes douces que nous consommons habituellement. On retrouve également cette substance dans les graines de lin, les pépins de pommes, les graines de sarrasin et certaines légumineuses comme les haricots de Lima.
Les feuilles et jeunes pousses
Certaines plantes accumulent l’amygdaline dans leurs feuilles, comme le laurier-cerise, le sureau noir ou encore les jeunes pousses de bambou. Ces végétaux nécessitent souvent une préparation spécifique avant consommation pour éliminer les composés potentiellement toxiques.
Les mécanismes d’action et propriétés de l’amygdaline
La dégradation enzymatique
L’amygdaline est une molécule stable qui devient active lorsqu’elle entre en contact avec l’enzyme bêta-glucosidase. Cette réaction enzymatique libère trois composés : du glucose, du benzaldéhyde (responsable de l’arôme d’amande amère) et du cyanure d’hydrogène. Ce processus explique pourquoi la mastication ou le broyage des graines riches en amygdaline peut être problématique.
Les théories sur l’action sélective
Les partisans de l’utilisation thérapeutique de l’amygdaline avancent que certaines cellules posséderaient des concentrations différentes d’enzymes de dégradation, ce qui permettrait une action ciblée. Cette théorie reste cependant largement débattue dans la communauté scientifique, les preuves empiriques manquant pour étayer ces affirmations.
L’élimination par l’organisme
Notre organisme possède des mécanismes de détoxification du cyanure, principalement au niveau hépatique grâce à l’enzyme rhodanase qui convertit le cyanure en thiocyanate, moins toxique et éliminable par les reins. Cependant, ces systèmes ont une capacité limitée et peuvent être débordés en cas d’exposition excessive.
Les usages traditionnels et approches alternatives
Les pratiques ancestrales
Dans la médecine traditionnelle chinoise, les noyaux d’abricots amers (appelés « xing ren« ) sont utilisés depuis plus de 2000 ans pour traiter diverses affections respiratoires. La médecine ayurvédique mentionne également l’usage de certaines graines riches en amygdaline dans des préparations complexes, toujours en association avec d’autres plantes pour limiter les effets indésirables.
L’approche nutritionnelle moderne
Certains naturopathes intègrent de petites quantités de sources d’amygdaline dans des protocoles nutritionnels globaux, en privilégiant une approche progressive et individualisée. Cette démarche s’inscrit généralement dans une philosophie de diversification alimentaire et de retour aux aliments complets non transformés.
Les complémentations contrôlées
Quelques thérapeutes proposent des supplémentations en amygdaline purifiée, mais cette pratique nécessite une surveillance médicale stricte et une connaissance approfondie des interactions possibles avec d’autres traitements. L’automédication avec ce type de substance est fortement déconseillée.
Précautions indispensables et contre-indications
Les risques de toxicité
La principale préoccupation liée à l’amygdaline concerne la libération de cyanure. Les symptômes d’intoxication peuvent inclure :
- nausées,
- vomissements,
- maux de tête,
- vertiges,
- confusion
- et dans les cas graves, difficultés respiratoires et convulsions.
Ces effets peuvent survenir rapidement après l’ingestion de quantités importantes.
Les populations à risque
Les femmes enceintes et allaitantes, les enfants, les personnes âgées et celles souffrant de troubles hépatiques ou rénaux présentent une sensibilité accrue aux effets de l’amygdaline. Ces populations doivent éviter toute exposition à cette substance sans supervision médicale stricte.
Les interactions médicamenteuses
L’amygdaline peut interagir avec certains médicaments, notamment ceux affectant le métabolisme hépatique. Elle peut également potentialiser les effets de substances dépressives du système nerveux central. Une consultation médicale est impérative avant toute utilisation chez des personnes sous traitement.
Vers une approche éclairée et responsable
L’importance de l’information
Face à une substance aussi controversée, l’information objective et la transparence sont essentielles. Il convient de distinguer les témoignages anecdotiques des données scientifiques rigoureuses, tout en respectant le choix individuel de chacun dans sa démarche de bien-être.
L’accompagnement professionnel
Toute démarche impliquant l’amygdaline devrait idéalement s’inscrire dans un accompagnement par des professionnels qualifiés, qu’il s’agisse de médecins, pharmaciens ou naturopathes expérimentés. Cette collaboration permet d’évaluer les bénéfices potentiels au regard des risques individuels.
Une démarche intégrative
Plutôt que de considérer l’amygdaline comme une solution isolée, une approche intégrative privilégiant l’hygiène de vie globale, l’alimentation équilibrée, l’activité physique et la gestion du stress semble plus prometteuse pour un bien-être durable.
L’amygdaline reste donc une substance fascinante mais complexe, qui mérite respect et prudence. Son histoire nous rappelle l’importance d’allier sagesse traditionnelle et connaissances scientifiques modernes pour faire des choix éclairés en matière de santé. Dans tous les cas, l’accompagnement professionnel et l’écoute de son corps restent les meilleurs guides pour naviguer sereinement dans l’univers du bien-être naturel.
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